The teaching staffAlain Prual
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Conseiller Principal en Santé maternelle et néonatale

J’ai dédié toute ma carrière depuis 1984 à la santé des mères et plus récemment des nouveau-nés dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Quelles que soient les fonctions que j’ai occupées (Coordinateur du programme SMI au Tchad pour MSF Belgique; Enseignant Chercheur à la Faculté des Sciences de la Santé du Niger en charge de l’enseignement de la santé publique ; Enseignant Chercheur à la Faculté de Médecine du Mali en charge du CES de Santé Publique ; Conseiller Technique auprès du Directeur de la Planification du ministère de la Santé de Mauritanie, en charge de la formation des médecins-chefs de région en santé publique ; Conseiller Régional en Santé maternelle au Bureau sous régional de UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre et dans mes fonctions actuelles à l’Unicef), j’ai développé des programmes de santé publique en faveur de la santé des mères puis des mères et des nouveau-nés.
Un programme de santé publique doit être basé sur la preuve scientifique (« evidence-based »). Or les données de qualité manquent dramatiquement en Afrique sub-saharienne, en particulier en santé maternelle et en santé néonatale et les données existantes, issues des grandes enquêtes en population ou plus rarement de la recherche, sont souvent peu analysées et mal interprétées. J’ai donc systématiquement associé à tous les programmes de santé publique que j’ai coordonnés des projets de recherche qui ont conduit à des publications internationales. La plus célèbre est l’enquête MOMA, coordonnée avec mon collègue et ami Luc de Bernis et avec Marie-Hélène Bouvier-Colle (Inserm France) qui a permis pour la première fois de mesurer l’incidence des complications obstétricales du 3ème trimestre, de l’accouchement et du post-partum. C’est sur la base de cette enquête, dont les résultats restent la référence 22 ans après ses publications, que sont calculés les 15% de complications attendues
Mais les données quantitatives sont loin de tout expliquer. Derrière les chiffres se cachent des réalités sociales et leur complexité. Sans analyse qualitative approfondie, les programmes de santé publique sont voués à l’échec. C’est pourquoi j’ai systématiquement développé des programmes de recherche anthropologique dans les programmes de santé maternelle et maintenant néonatale.
Médecin de formation initiale, je me destinais à une carrière de réanimation d’urgence. Ayant eu la chance d’être affecté médecin chef de région à Vanuatu pour mon service civil, j’ai découvert la santé publique et y ai consacré tout le reste de ma vie professionnelle. Ressentant mon manque de formation, j’ai fait plusieurs diplômes d’épidémiologie et de santé publique (épidémiologie à l’Inserm ; nutrition au CNAM, maladies infectieuses à l’Institut Pasteur de Paris pour poursuivre avec un Master’s Degree in Public Health à Harvard University et, enfin, après un long break dans les études, un PhD en santé publique à l’university de Nancy I qui m’a donné l’occasion de faire la synthèse de mes publications, depuis mes débuts en nutrition (anémies nutritionnelles chez les femmes enceintes en Afrique) jusqu’à mes publications en épidémiologie en passant par celles en anthropologie, toujours en lien avec la santé maternelle et la santé néonatale.
Une parenthèse intéressante a été de passer 7 ans en France sur mes 37 ans de carrière professionnelle, principalement en Afrique, en tant que Médecin-Chef du Département d’Information Médicale dans un hôpital régional en France, très impliqué dans la gestion hospitalière.